Accord d'entreprise "UN ACCORD COLLECTIF SUR LE DROIT A LA DECONNEXION" chez BIOMET - BIOMET FRANCE (Siège)
Cet accord signé entre la direction de BIOMET - BIOMET FRANCE et les représentants des salariés le 2017-12-21 est le résultat de la négociation sur la prévention des risques psycho-sociaux ou des risques liés au stress au travail, divers points.
Périmètre d'application de la convention signée entre l'entreprise et les représentants des salariés
Numero : A02618002771
Date de signature : 2017-12-21
Nature : Accord
Raison sociale : BIOMET FRANCE SARL
Etablissement : 34447224600075 Siège
Autres points : les points clés de la négociation
La négociation s'est portée sur les thèmes suivants
Conditions du dispositif autres points pour les salariés : le texte complet de l'accord du 2017-12-21
ACCORD SUR LE DROIT A LA DECONNEXION
Entre les soussignés :
La société BIOMET France SARL, sise Plateau de Lautagne à Valence (Drôme), ci-après désignée « la société » ou « l’entreprise », et représentée par M. ………………. (Directeur Général), dûment mandaté à cet effet,
D’UNE PART,
ET :
L’organisation syndicale représentative au sein de la société, représentée par :
Mme …………………………… représentant la C.G.T
D’AUTRE PART.
IL A ETE CONVENU CE QUI SUIT :
SOMMAIRE
PREAMBULE
ARTICLE I – DECONNEXION – DEFINITION – CHAMP D’APPLICATION
ARTICLE II – DROIT A LA DECONNEXION - CHAMP D’APPLICATION
ARTICLE III – FORMATION ET SENSIBILISATION A LA DECONNEXION
ARTICLE IV – DISPOSITIONS GENERALES ET CLAUSES ADMINISTRATIVES
PREAMBULE
Les technologies de l’information et de la communication font partie intégrante de
l’environnement de travail et sont indispensables au bon fonctionnement de la Société
ZIMMER BIOMET France.
Si ces outils numériques doivent se concevoir comme un outil facilitant le travail des salariés,
ces nouvelles technologies peuvent cependant estomper la frontière entre la sphère
professionnelle et la sphère personnelle des collaborateurs.
La société souhaite ainsi rappeler son attachement à ces nouvelles technologies tout en
rappelant la nécessité de veiller à ce que ces outils de travail numériques respectent le
temps de vie privée des salariés, et ne conduisent pas à confondre le temps de travail et le
temps de repos.
Les signataires se sont réunis pour définir les modalités d’exercice par les salariés de leur
droit à la déconnexion en application de l’article L.2242-17 du Code du travail tel qu’issu de
l’ordonnance n°2017-1385 du 22 septembre 2017 art 7. Cette négociation s’inscrit dans le cadre de la négociation sur la qualité de vie au travail (QVT).
Ils réaffirment le fait que mettre en œuvre le droit à la déconnexion, permette de concilier
vie professionnelle et vie privée ainsi que le respect des temps de repos et durées maximales
de travail.
ARTICLE I – DECONNEXION – DEFINITION – CHAMP D’APPLICATION
Le présent accord s’applique à l’ensemble des salariés de l’entreprise.
Conformément aux dispositions légales de l’article L 2242-17, le présent accord a vocation à
définir les modalités de mise en œuvre du droit à la déconnexion et de préciser les actions
de formation et de sensibilisation qui seront mises en œuvre à l’égard de l’ensemble des
salariés et du personnel d’encadrement et de direction, afin de parvenir à un usage
raisonnable des outils numériques.
Il est ainsi rappelé que les salariés bénéficient d’un repos quotidien de 11 heures minimum
consécutives et d’un repos hebdomadaire de 35 heures minimum consécutives. Il est précisé
que ces durées minimales de repos n’ont pas pour objet de définir une journée habituelle de
travail de 13 heures, mais de rappeler l’amplitude exceptionnelle maximum de la journée de
travail.
Dans le cadre du présent accord, le droit la déconnexion constitue le droit pour le salarié
de ne pas être connecté à ses outils numériques professionnels et/ou ses outils numériques
personnels qui seraient utilisés à des fins professionnelles en dehors de son temps de travail.
Les outils numériques professionnels visés dans le cas du présent accord sont :
les outils numériques physiques (qu’ils s’agissent d’ordinateur fixe ou portable, tablette, téléphone portable ou autres….),
ainsi que les outils numériques dématérialisés permettant d’être joint à distance (qu’ils s’agissent de la messagerie électronique, logiciels, connexion Wi-Fi, Internet/intranet, visioconférence, conférence téléphonique ou autres…).
Le temps de travail habituel correspond aux horaires ou jours de travail de chaque salarié
durant lesquels il demeure à la disposition de l’entreprise.
ARTICLE II – DROIT A LA DECONNEXION - CHAMP D’APPLICATION
Afin de garantir l’effectivité du droit la déconnexion, la société a souhaité intégrer dans le présent accord :
des mesures visant à favoriser la communication directe des collaborateurs et à éviter ainsi les situations de surcharge cognitive.
des mesures visant à encadrer l’utilisation des outils numériques et de communication professionnelle en dehors du temps de travail.
des mesures visant à limiter le stress lié à l’utilisation des outils numériques professionnels
Mesures visant à favoriser la communication directe des collaborateurs et à éviter les situations de surcharge cognitive
Consciente de l’importance du dialogue dans l’entreprise, la Société entend rappeler son
attachement à l’échange direct entre collaborateurs et l’importance de ce mode de
communication.
Avant chaque envoi d’e-mail ou recours aux messageries téléphoniques, il est demandé à
chaque salarié et plus particulièrement à chaque cadre manager ou membre de la direction
de s’interroger sur la pertinence de l’utilisation de ces outils par rapport aux autres outils
aux modes de communication directe.
Lors de l’utilisation de la messagerie électronique, chaque collaborateur doit plus
particulièrement veiller :
à la pertinence des destinataires du mail et à l’utilisation modérée des fonctions « répondre à tous » et « copie à » ;
à la précision de l’objet du courrier, cet objet devant permettre aux destinataires d’identifier immédiatement le contenu de l’e-mail,
à la clarté, la neutralité et la concision de son e-mail,
au respect des règles élémentaires de politesse lors de l’envoi de l’e-mail.
à la pertinence et au volume des fichiers joints à l’e-mail.
Mesures visant à limiter l’utilisation des outils numériques et de communication professionnelle en dehors du temps de travail
Définition d’une plage de déconnexion de référence
Afin de garantir l’équilibre entre sa vie personnelle et sa vie professionnelle, chaque salarié
dispose d’un droit à la déconnexion en dehors de son temps de travail, ainsi que lors des
week-ends, des jours fériés, durant les congés et l’ensemble des périodes de suspension du
contrat de travail.
L’effectivité du respect par le salarié de ces durées minimales de repos implique pour ce
dernier le respect d’un principe de déconnexion des outils de communication à distance,
notamment pour les salariés qui disposent de moyens de connexion à distance ou de
téléphones et ordinateurs portables.
Afin de tout mettre en œuvre pour assurer l’effectivité de ce droit à la déconnexion, la
Société définit une plage de déconnexion de référence de 20h à 7h30 du lundi au vendredi
et instaure le principe de la déconnexion totale les week-ends et les jours fériés (sauf pour
les salariés amenés exceptionnellement à devoir travailler, ex : audit, astreinte, travail
d’équipe notamment de week-end et de nuit …).
Ces plages de déconnexion concernent l’usage de tous les outils issus des nouvelles
technologies de l’information et de la communication qu’ils soient mis à disposition de
l’entreprise ou qu’ils résultent d’une connexion du salarié à ces outils professionnels par
l’intermédiaire de leurs outils personnels.
Il est précisé que la plage de déconnexion n’a pas pour objet de définir une durée habituelle
de travail de 12h30 heures, mais de rappeler l’amplitude exceptionnelle maximum de 13h00
de la journée de travail.
Les bonnes pratiques à instaurer
D’une manière générale, l’usage des messageries professionnelles (ou personnelles à des
fins professionnelles), l’envoi d’e-mails, les appels téléphoniques, SMS, fax, et l’usage de tout
outil ou plate-forme de communication (Skype, etc.) en dehors du temps de travail ; doivent
être restreints aux situations d’astreinte, d’urgence ou d’importance exceptionnelle.
L’urgence est définie comme : toute situation nécessitant une intervention immédiate
permettant d’éviter la survenue d’un évènement aux conséquences graves (mise en danger
de personnes, du site, l’ arrêt de production…)
La situation exceptionnelle est définie comme : une situation dont la survenance est rare et
qui nécessite d’être traitée en urgence (cf urgence)
En conséquence, le salarié n’ayant pas répondu pendant son temps de repos, week-end et
Congés (temps de déconnexion) à un message e.mail, téléphonique, sms, fax, skype… ne
pourra pas être sanctionné.
Il est demandé à l’ensemble des collaborateurs de veiller, durant ces mêmes périodes, à
limiter au maximum l’envoi de courriels à d’autres collaborateurs.
Il est rappelé aux personnels d’encadrement et de direction et plus généralement à chaque
collaborateur de l’entreprise de :
s’interroger sur le moment opportun pour adresser un e-mail, un message ou joindre un collaborateur par téléphone,
de ne pas solliciter de réponse immédiate si ce n’est pas nécessaire,
et pour les absences de plus d’une journée, de paramétrer le gestionnaire d’absence du bureau sur sa messagerie électronique et indiquer les modalités de contact d’un membre de l’entreprise en cas d’urgence.
La Société souligne l’importance de l’exemplarité du personnel d’encadrement et de
direction dans leur utilisation des outils numériques.
Il leur est demandé de ne pas faire usage (sauf situation d’urgence ou exceptionnelle) des
communications électroniques ou téléphoniques auprès de leurs équipes les soirs, week-
ends et congés. Sauf les équipes qui travaillent le week-end, la nuit ou les salariés
d’astreinte.
Mesures visant à limiter le stress lié à l’utilisation des outils numériques professionnels
Afin d’éviter le stress lié à l’utilisation des outils numériques professionnels, il est également
recommandé à tous les salariés de :
S’interroger sur le moment opportun pour envoyer un courriel/SMS ou appeler un collaborateur sur son téléphone professionnel (pendant les horaires de travail) ;
Ne pas solliciter de réponse immédiate si ce n’est pas nécessaire ;
Définir le « gestionnaire d’absence au bureau » sur la messagerie électronique et indiquer les coordonnées d’une personne à joindre en cas d’urgence. La Direction s’engage à mettre un tutoriel à disposition des salariés pour faciliter l’utilisation du gestionnaire d’absence.
Privilégier les envois différés lors de la rédaction d’un courriel en dehors des horaires de travail.
ARTICLE III – FORMATION ET SENSIBILISATION A LA DECONNEXION
La Direction reconnait l’importance de mener des actions de formation et d’information des
collaborateurs sur l’équilibre entre la vie privée et professionnelle ainsi que sur les risques
potentiels de la « sur-connexion » sur la santé.
La direction s’engage à former le personnel sur l’importance de cette déconnexion,
notamment par des réunions d’information du personnel.
Ces actions de formation pourront viser en priorité toutes les personnes ayant une
responsabilité hiérarchique sur des collaborateurs ayant eux-mêmes à utiliser un ordinateur
portable ou un téléphone, portable ou fixe, dans l’exercice de leurs fonctions ou amenés à
être en situation de télétravail.
Par ailleurs, afin que la notion de droit à la déconnexion s’inscrive dans la culture de
l’entreprise, l’existence de ce droit fera l’objet :
d’une information lors de l’intégration de tout nouvel embauché,
d’un suivi des pratiques et d’un rappel lors des entretiens d’évaluation,
d’un affichage au sein des locaux de l’entreprise.
Enfin, la Direction invite les collaborateurs qui recevraient des sollicitations répétées de
collègues ou de leurs supérieurs hiérarchiques durant leurs temps de repos à en informer
leur supérieur hiérarchique ou la Direction des Ressources Humaines.
ARTICLE IV - dispositions générales et clauses administratives
Durée
Le présent accord est conclu pour une durée indéterminée. Il prend effet à compter du 21 décembre 2017. Il fera l’objet d’un point de suivi annuel, à la date anniversaire de la signature de l’accord avec les organisations syndicales signataires.
En cas de modification des dispositions légales ou conventionnelles, les parties signataires se réuniront, à l'initiative de la partie la plus diligente, dans un délai d’un mois à compter de la date d'entrée en vigueur des nouvelles dispositions légales ou conventionnelles, afin d'examiner les aménagements à apporter au présent accord.
Chacune des parties signataires aura la faculté de dénoncer le présent accord, selon les dispositions de l’article L. 2261-9 du Code du travail, à charge de respecter un délai de prévenance de 3 mois et d’envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception à tous les signataires.
Le présent accord pourra être révisé dans les conditions de l’article L. 2261-7 et suivants du Code du travail.
Formalités et Dépôt
Conformément à la règlementation en vigueur, le présent accord a été soumis à la consultation du CHSCT en date du 21 décembre 2017 et du Comité d’Entreprise en date du 21 décembre 2017.
Le contenu du présent accord est immédiatement porté à la connaissance du personnel par voie d’affichage.
Le présent accord sera déposé par la Direction en deux exemplaires à la Direction départementale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, dont une version sur support électronique, accompagné du bordereau de dépôt et un exemplaire au Conseil de prud'hommes du lieu de conclusion de l’accord.
Fait à Valence, en 5 exemplaires.
Le 21 décembre 2017
Directeur Général D.R.H Déléguée syndicale
Pour la Sté BIOMET Pour la C.G.T
France SARL
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