Accord d'entreprise "Un Accord d'activité partielle de longue durée (APLD)" chez ARMOR LUX - BONNETERIE D'ARMOR (Siège)
Cet accord signé entre la direction de ARMOR LUX - BONNETERIE D'ARMOR et le syndicat CFDT le 2020-11-26 est le résultat de la négociation sur divers points.
Périmètre d'application de la convention signée entre l'entreprise et le syndicat CFDT
Numero : T02920004172
Date de signature : 2020-11-26
Nature : Accord
Raison sociale : BONNETERIE D'ARMOR
Etablissement : 37568013900140 Siège
Autres points : les points clés de la négociation
La négociation s'est portée sur le thème Autres dispositions
UN ACCORD RELATIF AUX NEGOCIATIONS ANNUELLES 2018 (2018-01-03)
UN Avenant à l'accord des négociationas annuelles obligatoires année 2020 (2020-04-20)
Un Avenant Accord activité partielle de longue durée (2021-04-01)
AVENANT 2 A L'ACCORD APLD (2022-10-11)
UN ACCORD DE GESTION DES EMPLOIS ET DES PARCOURS PROFESSIONNELS ET MIXITE DES METIERS (2023-01-24)
Conditions du dispositif autres points pour les salariés : le texte complet de l'accord du 2020-11-26
ACCORD D’ACTIVITÉ PARTIELLE DE LONGUE DURÉE
ENTRE LES SOUSSIGNÉS :
La société BONNETERIE D’ARMOR,
Dont le siège social est situé 21/23 Rue Louison Bobet – 29000 QUIMPER,
D’UNE PART
ET :
L’Organisation Syndicale CFDT représentée par :
D’AUTRE PART
Préalablement aux conventions qui vont suivre, il a été précisé ceci :
Dans le cadre de la loi nº 2020-734 du 17 juin 2020 relative à diverses dispositions liées à la crise sanitaire et de l’adoption du décret nº 2020-926 du 28 juillet 2020, la direction et l’organisation syndicale CFDT représentative se sont réunies en vue d’échanger sur les modalités de mise en place d’un dispositif spécifique d’activité partielle de longue durée (APLD).
Dans un contexte de crise sanitaire majeure en France et dans le monde, les mesures de confinement ont considérablement impacté l’activité économique de la société.
Cette crise a frappé de plein fouet les secteurs de l’industrie textile et de la distribution d’articles textiles, auquel appartient l’entreprise, fortement impactée par la fermeture des magasins de vente au détail de vêtements.
Ainsi le secteur de la distribution textile a particulièrement été marqué par des procédures collectives nombreuses ayant un impact direct sur l’emploi. L’on peut citer : CAMAIEU, NAF NAF, DAMART,….
Le diagnostic qui peut être opéré sur la situation économique de l’entreprise et ses perspectives d’activité, qui a été partagé avec les partenaires sociaux, analysé et discuté, peut être résumé comme ci-après.
Depuis le confinement, la société fait face à une très nette baisse d’activité :
- Baisse des prises d’ordre du réseau des commerçants détaillants de près de 30 % concernant la collection Automne Hiver 2020, ayant ainsi un impact direct sur la fabrication et la livraison de ces collection jusqu’au 30 décembre 2020.
- Baisse des prises d’ordre du réseau des commerçants détaillants de près de 25 % concernant la collection Printemps / Eté 2021 ayant ainsi un impact direct sur la fabrication et la livraison de ses collection jusqu’au 30 juin 2021.
- Baisse du chiffre d’affaire du réseau de distribution et modification du comportement des consommateurs.
- Suppression de tous les évènements générant des rassemblements. C’est ainsi qu’après la suppression de toutes les manifestations estivales 2020, tel Brest 2020, il est fort probable que l’année 2021 soit à nouveau impactée. Il en va de même des deux braderies annuelles de la société visant à écouler les surstocks des saisons précédentes générant plus de 2 million d’euros de chiffre d’affaires.
- Retard dans la signature de nouveaux marchés vêtements d’image.
La société a eu recours à l’activité partielle de droit commun jusqu’à ce jour afin d’amortir la violence de la crise. L’ensemble du personnel a, quant lui, épuré ses compteurs de RTT et de congés payés. De même nombre de salariés ont fait acte de volontariat pour épauler les équipes connaissant des pics d’activité passagers, tel que le service logistique.
La société a également fabriqué des masques grand public, ce qui a permis de limiter la sous activité pour certains services.
Cette situation aboutit à dégrader les principaux indicateurs économiques et financiers :
Baisse du chiffre d’affaire de 20 % sur le premier semestre 2020 et probablement de 10 % sur l’année 2020 ;
Aides financières à apporter aux réseaux de distributions tant aux filiales du groupe qu’aux clients partenaires ;
Augmentation de l’endettement moyen terme dans le cadre du recours aux prêts garantis par l’état (7.7 millions d’euros).
Il en résulte pour les 24 mois à venir des perspectives économiques et financières peu fiables pour l’entreprise :
Incertitudes quant à l’évolution de la crise sanitaire avec la mise en place récente de couvre feux dans certaines régions et prévisions de confinements localisés ;
Incertitudes quant aux conséquences sur les réseaux de distribution et en amont sur l’ensemble du process de fabrication des collections textiles : création, approvisionnement, fabrication, commercialisation en gros et au détail ;
Incertitudes quant aux impacts sur la clientèle touristique représentant un chiffre d’affaire significatif ;
Difficultés pour la distribution à l’export se conjuguant pour le Royaume Uni à l’absence de vision concernant le Brexit ;
Arrêt prévisible de la fabrication et de la distribution de masques grand public ayant permis de palier au cours du premier semestre à la chute de l’activité.
Une information précise et complète sur les éléments commerciaux, financiers et comptables, nécessaires à la compréhension des objectifs de ce dispositif, a été faite dans le cadre du diagnostic partagé avec le CSE.
La baisse du chiffre d’affaires et la situation de la trésorerie ne sont, à ce stade, pas de nature à compromettre la pérennité de l’entreprise.
Pour autant, des mesures d’adaptation à cette baisse durable d’activité sont nécessaires pour ne pas détériorer davantage la situation économique et financière dans l’attente d’un retour à l’activité normale de l’entreprise.
Devant le caractère durable des impacts de la crise pour la société et la menace sur l’emploi qui en résulte, il apparaît nécessaire de réduire le temps de travail pendant la durée prévisionnelle de cette période difficile, dans un objectif de préservation de l’emploi.
L’ensemble du dispositif est fondé sur la solidarité et l’implication de chacun. Il vise à trouver un juste équilibre entre l’amélioration de la situation économique de l’entreprise, au travers de la diminution des coûts salariaux, et le maintien dans l’emploi des salariés tout en conservant le savoir-faire et l’expertise des collaborateurs.
Les parties, conscientes de la nécessité d’ajuster le temps de travail à la baisse d’activité , mais soucieuses de préserver les compétences clés, ont décidé de mettre en place par le présent accord le dispositif de l’activité partielle de longue durée prévu par l’article 53 de la loi nº 2020-734 du 17 juin 2020.
Le présent accord a pour objet d’organiser la mise en place, le fonctionnement et la durée de ce dispositif ainsi que les engagements qui sont pris en contrepartie en termes de maintien de l’emploi et de formation professionnelle.
Les parties ont convenu ce qui suit dans le cadre d’une réflexion commune.
En conséquence, il a été arrêté et convenu ce qui suit :
Article 1- champ d’application
Le présent accord a vocation à s’appliquer à l’ensemble des salariés de la société Bonneterie d’Armor et pour l’ensemble de ses activités. L’incertitude quant à l’évolution de la crise sanitaire ne permet pas d’exclure des services.
Sont concernés les salariés quelle que soit la nature de leur contrat : CDI, CDD, contrat d’apprentissage, contrat de professionnalisation.
Les salariés soumis à une convention annuelle de forfait en jours peuvent également être placés en activité partielle de longue durée, conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur.
Il est cependant précisé que si des dispositions gouvernementales venaient à exclure certaines catégories de salariés, le présent accord ne leur serait plus applicable.
Certains salariés pourront en fonction des consignes gouvernementales d’office relever de l’activité partielle. Cela pourrait être le cas par exemple des personnes vulnérables.
Le présent accord a vocation à s’appliquer à l’ensemble des établissements de la société.
Les établissements suivants exploitent des magasins de vente au détail d’articles textiles :
Siret | Adresse | |||
375680139 | 00033 | 4, Rue Nationale | PONTIVY | 56300 |
375680139 | 00108 | Marques Avenue Lot 38 | ROMANS SUR ISERE Cedex | 26100 |
375680139 | 00074 | Marques Avenue | SAINT JULIEN LES VILLAS | 10800 |
375680139 | 00181 | Marques Avenues | ILE SAINT DENIS | 93450 |
375680139 | 00082 | Marques Avenues | FRANCONVILLE | 95130 |
Si, compte tenu de l’évolution de la crise sanitaire, ces magasins devaient subir une fermeture administrative, et dans l’hypothèse ou des conditions d’indemnisation du salarié ou de l’employeur devaient être plus favorables que les conditions du présent accord, les conditions les plus favorables seraient applicables. Pendant la durée d’application de ces conditions spécifiques, le présent accord serait suspendu dans les dits établissements.
Article 2- Date de début et durée d’application du dispositif d’activité partielle
Les parties conviennent d’appliquer le présent dispositif APLD à compter du 1er janvier 2021 et ce, jusqu’au 31 Décembre 2022, soit pour une durée de 24 mois maximum.
L’entrée en vigueur de l’accord est conditionnée à sa validation par l’autorité administrative. À défaut, il sera nul et non avenu.
Il est précisé que le présent accord doit faire l’objet d’une demande à la DIRECCTE tous les 6 mois, conditionnant ainsi sa validité par période de 6 mois.
La première demande d’APLD sera effectuée sur la base d’une durée prévisible de 6 mois à compter du 1er janvier 2021.
Dès lors que la situation économique de l’entreprise sera rétabli à son niveau d’avant la crise sanitaire, le présent accord pourra être suspendu ou résilié à l’initiative des parties
Article 3 : Indemnisation des salariés placés en APLD
A la date de signature du présent accord, le salarié reçoit de la société une indemnité d’activité partielle, en lieu et place de son salaire, pour la durée durant laquelle il est placé en activité partielle.
Cette indemnité horaire correspond à 70 % de sa rémunération horaire brute servant d’assiette à l’indemnité de congés payés, ramenée à un montant horaire sur la base de la durée légale de travail applicable dans l’entreprise. Des indemnités minimale et maximale sont prévues par la législation.
Toutefois il est précisé que le montant de cette indemnité est fixé par décisions gouvernementales.
Il est précisé que par Décision Unilatérale de l’Employeurs les cotisations de prévoyance continuent à être calculées sur le salaire brut durant la période d’activité partielle, afin de garantir le même niveau de droits aux salariés.
Article 4- Réduction maximale de l’horaire de travail en -deçà de la durée légale
En fonction des contraintes d’activités, le pourcentage de réduction de l’activité ne pourra pas dépasser 40 % du temps de travail, calculé en moyenne sur la période.
Ce volume d’heures sera apprécié salarié par salarié, sur la durée de la demande d’activité partielle au sein de l’entreprise.
Un planning prévisionnel du pourcentage de ce dispositif d’activité partielle sera présenté aux membres du CSE de l’entreprise, pour la durée de la demande d’activité partielle.
Les modalités d’application de la réduction du temps de travail feront l’objet d’une programmation et/ou d’un suivi périodique pour chaque service concerné. La mise en activité partielle pourra s’il y a lieu être mise en place par roulement ou alternativement.
Les changements de programmation devront être signifiés au salarié en respectant si possible un délai de prévenance de 48 H.
Toutefois, ce pourcentage d’activité partielle sera défini à titre indicatif et pourra faire l’objet de modifications en cas de nécessité d’organisation.
L’application de ce dispositif peut conduire à la suspension temporaire de l’activité.
Article 5- Engagement en matière d’emploi et de formation professionnelle
5.1. Engagement en matière d’emploi
Depuis l’origine de l’impact de la crise du COVID-19, la société Bonneterie d’Armor fait montre de sa volonté de conserver l’intégralité des salariés en ayant recours à tout un ensemble de dispositions permettant la préservation de l’emploi.
De même, l’objet du présent accord a pour objectif le maintien de l’emploi au sein de la société, grâce à l’utilisation du dispositif spécifique d’activité partielle.
Cependant, compte tenu des incertitudes économiques qui pèsent sur le secteur textile et de la variété des activités de la société, à savoir la création, la fabrication, la commercialisation en gros et la commercialisation au détail, l’entreprise s’engagera, en cas de recours au dispositif d’activité partielle de longue durée, à chaque demande adressée à l’administration, soit 6 mois maximum, à ne pas effectuer de licenciements pour motif économique ou de rupture conventionnelle collective
5.2. Engagement en matière de formation professionnelle
De façon constante, au sein de la société, la formation professionnelle a été considérée comme étant un outil essentiel pour permettre aux salariés de maintenir et développer leurs compétences et leurs qualifications.
A ce titre, les parties signataires conviennent que les périodes d’activité partielle pourront constituer une opportunité pour mettre en œuvre les actions de formation.
En relation avec les institutions représentatives du personnel, seront étudiées des adaptations au plan de formation, afin de permettre de développer pendant ces périodes d’activité partielle, des actions de formations qualifiantes. Les demandes de formation émanant des salariés en activité partielle seront examinées en priorité par rapport aux autres salariés.
Pendant ces périodes de formation, conformément aux dispositions légales, le salarié bénéficiera de l’intégralité de sa rémunération.
En outre, des informations complémentaires seront diffusées individuellement aux salariés, afin de les impliquer dans la mobilisation de leur compte personnel de formation (CPF).
Les souhaits des salariés en matière de formation seront étudiés par l’entreprise qui pourra selon le cas accepter des prises en charge complémentaires, notamment pour des formations permettant de préserver ou de développer les compétences.
Article 6 : Conditions de mobilisation des congés payés
Afin de limiter le recours à l’APLD, les partenaires sociaux examineront chaque année, avant le 1er mars le calendrier de départ en congés payés. Le calendrier des congés implique une fermeture des ateliers de fabrication et est donc impératif pour les salariés concernés. Il fait l’objet d’une négociation annuelle.
Pour les autres catégories de salariés, il est convenu, en tant que de besoin, que tous les congés acquis au titre des périodes de référence antérieures devront être soldés. Aucun report de congés ne sera possible en cas d’activité partielle.
Article 7 : Procédure de demande de validation du présent accord collectif d’entreprise
La demande de validation du présent accord sera transmise à l’administration par voie dématérialisée. Cette demande sera accompagnée de l’avis rendu par le comité social et économique
Article 8 : Information des salariés
Les salariés seront informés de la conclusion du présent accord et de sa validation par l’administration, par affichage sur le lieu de travail.
La copie de l’accord sera disponible sur l’intranet.
Les salariés pourront consulter cet accord au service RH.
Ils pourront s’adresser au service des ressources humaines pour obtenir toute information complémentaire.
Article 9- Modalités d’information du cse et de la déléguée syndicale et clause de suivi
Les parties conviennent que le CSE et la déléguée syndicale feront l’objet d’une information tous les 3 mois, sur l’application du présent accord d’activité partielle de longue durée (APLD).
Ces informations devront être communiquées 10 jours avant la date du CSE examinant le suivi de l’activité partielle.
Les informations transmises porteront sur :
le nombre d’heures d’activité partielle indemnisées sur les 3 mois précédents ou sur le dernier mois et le mois en cours, en fonction de la date de la réunion ;
les activités et/ou services concernés, la charge de travail ;
le prévisionnel des heures d’activité partielle sur les mois à venir ;
le suivi des engagements de l’entreprise en termes d’emploi ;
le point sur les actions de formation ;
le point de l’activité de l’entreprise et ses perspectives.
Par ailleurs, il sera proposé de désigner une commission de suivi au sein des membres du CSE composée au maximum de 3 personnes bénéficiant si nécessaire d’un volume d’heures de délégation supplémentaire de 4 heures par personne et par mois.
La société transmettra à l’autorité administrative un bilan portant sur l’information de l’organisation syndicale signataire et du comité social et économique au moins tous les six mois.
Article 10- Révision
Le présent accord a été conclu, conformément aux dispositions en vigueur relatives au régime d’activité partielle de longue durée et dans le contexte de la crise du COVID-19 au moment de la négociation et de la signature du présent accord.
S’il s’avérait que les dispositions législatives ou règlementaires viennent à modifier l’économie du régime actuel ou que les conséquences de la crise sanitaire du COVID-19 nécessitent une profonde adaptation de l’organisation de l’entreprise, dans une telle hypothèse, les parties signataires conviennent de se réunir au plus tôt afin de renégocier le présent accord.
Toute modification fera l’objet d’un avenant dans les conditions et délais prévus par la loi.
Article 11-formalités de dépôt
Conformément aux dispositions de l’article D. 2231-2 du Code du Travail, le présent accord fera l’objet d’un dépôt sur la plateforme de téléprocédure du Ministère du Travail ainsi qu’auprès du Secrétariat-Greffe du Conseil de Prud’hommes de Quimper dans les conditions suivantes :
Un exemplaire sera établi au format PDF, dans sa version intégrale signée des parties ;
Un exemplaire sera établi au format DOCX dans une version anonymisée (sans nom, prénom, paraphe ou signature d’une personne physique).
Ces deux versions seront déposées sur la plateforme de téléprocédure du site du Ministère du Travail à l’adresse suivante :
https://www.teleaccords.travail-emploi.gouv/PortailTéléprocédures, ce dépôt valant dépôt auprès de la DIRECCTE et donnant lieu à récépissé de dépôt.
Un exemplaire original sera déposé au Secrétariat-Greffe du Conseil de Prud’hommes de Quimper ;
Un exemplaire original sera également disponible pour l’information du personnel.
Les mêmes dispositions seront prises en cas de modification du présent accord.
Toute personne intéressée peut prendre connaissance et obtenir copie du texte déposé.
Fait à Quimper,
Le __________ 2020
Pour la société Bonneterie d’Armor La Déléguée Syndicale
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