Accord d'entreprise "Accord relatif à la mise en place du dispositif d'activité partielle de longue durée" chez IMAYE GRAPHIC (Siège)

Cet accord signé entre la direction de IMAYE GRAPHIC et les représentants des salariés le 2022-05-03 est le résultat de la négociation sur les autres dispositifs d'aménagement du temps de travail, diverses dispositions sur l'emploi.

Périmètre d'application de la convention signée entre l'entreprise et les représentants des salariés

Numero : T05322003158
Date de signature : 2022-05-03
Nature : Accord
Raison sociale : IMAYE GRAPHIC
Etablissement : 55555027600086 Siège

Emploi : les points clés de la négociation

La négociation s'est portée sur les thèmes suivants

Conditions du dispositif emploi pour les salariés : le texte complet de l'accord du 2022-05-03

Accord relatif à la mise en place du dispositif d’activité partielle de longue durée

(APLD)

ENTRE LES SOUSSIGNES :

La société IMAYE GRAPHIC, dont le siège social est à LAVAL (53000), Zone industrielle des Touches, boulevard Henri Becquerel,

Représentée par

D’une part,

ET

L’Organisation Syndicale CGT (*),

Représentée par

D’autre part,

A la suite de la publication de la loi du 17 juin 2020 et de l’adoption du décret du 28 juillet 2020, la direction et les organisations syndicales représentatives se sont réunies en vue d’échanger sur les modalités de mise en place d’un dispositif spécifique d’Activité Partielle de Longue Durée (APLD).

Dans un contexte de crise sanitaire majeure en France, les mesures de confinement notamment ont considérablement impacté l’activité économique de la société.

Le diagnostic qui peut être opéré sur la situation économique de l’entreprise et ses perspectives d’activité, qui a été partagé avec les partenaires sociaux, peut être résumé comme ci-après.

Au niveau de la branche, il est constaté que le contexte de crise sanitaire majeure a affecté tant nos marchés de proximité que ceux qui relèvent des appels d’offre nationaux provoquant une baisse d’activité durable.

Cette situation de crise a profondément modifié le secteur des dépenses de communication en général et a conduit les clients à se réfugier dans l’attentisme budgétaire, se traduisant notamment par le report de nombreux projets (publicité, évènementiel, plaquettes, catalogues, etc.) tout en renforçant l’incertitude et le manque de visibilité désorganisant les plannings et les prévisions d’activé en général.

Cette crise a donc frappé de plein fouet le secteur de l’imprimerie auquel appartient l’entreprise, fortement impactée par des annulations et des reports de commandes.

Il est rappelé que l’entreprise a fait face à une très nette baisse d’activité de mars à août 2020 avec 12 116 heures d’activité partielle sur la période. Cette situation a abouti à dégrader le chiffre d’affaires cumulé de la société sur la période de mars à août 2020 qui s’est établi à 12 576 K€ contre 18 230 K€ pour la même période de 2019 soit un retrait de -31%.

Aussi, pour rétablir les perspectives économiques de l’entreprise, il a été engagé un grand projet de réorganisation réduisant notre empreinte industrielle, impliquant nos deux entreprises IMAYE GRAPHIC et BRIO, afin de dimensionner nos moyens de production aux réalités du marché et de réduire nos frais de structure. Ce projet nous a permis de libérer un bâtiment mis en vente pour réinjecter des fonds dans la société. Cette cession de patrimoine apportera, un temps, de la trésorerie mais aucunement le retour à une pleine activité (chiffre d’affaires et exploitation).

La mise en place du second confinement début novembre 2020, alors que l’activité de l’entreprise, sans atteindre son niveau nominal, était en train de remonter, a de nouveau impacté le secteur d’activité de l’imprimerie et notre entreprise sur le segment des catalogues et des magazines.

Le troisième confinement du mois d’avril 2021 a provoqué également des reports et annulations de commandes qui sont venus pénaliser le rétablissement de l’activité. Depuis le mois de septembre 2021, l’activité avait redémarré doucement à travers le retour de commandes clients mais dans des volumes moindres qu’avant la crise sanitaire. Cela nous a permis de recourir à moins d’heures d’activité partielle en 2021 que ce qui était prévu (3671,25h pour l’ensemble de l’année 2021).

La tension mondiale sur les matières premières impacte aujourd’hui encore plus fortement le secteur d’activité de l’imprimerie, notamment sur les approvisionnements de papier, et fragilise d’autant plus la situation économique de l’entreprise qui restait déjà très compliquée. En effet, le 1er fournisseur de papier européen, Stora, a annoncé la fermeture de 4 usines en Allemagne. De plus, UPM, leader mondial de la fabrication de papier connait depuis près de 4 mois une grève immobilisant la totalité de sa production. Cela entraine des retards dans l’approvisionnement de papier, le décalage de certains travaux d’impression pour cause de pénurie de papier, la perte de clients ne pouvant retarder l’impression de leur magazine et une hausse des tarifs d’impression difficilement répercutable sur les factures correspondant à des contrats en cours (perte évaluée à 400k€). Le prix de la tonne de papier a par exemple augmenté de 67% depuis novembre 2021.

De même la hausse du prix des énergies est venue alourdir les coûts de production. En effet, depuis janvier 2022, l’électricité a augmenté de 51%, soit un impact de + de 126k€ en terme de coût.

Enfin, la situation politique actuelle et l’embargo mis en place à l’encontre de la Russie pénalise fortement l’importation des plaques d’aluminium, la Russie fournissant 80% des besoins de la production française. Or, les plaques offset utilisées pour imprimer sont composées d’aluminium et doivent être changées pour chaque page imprimée. A fin avril 2022, nous avons du stock pour un mois seulement et pas de visibilité concernant de futurs approvisionnements. Nous avons déjà du stopper la production d’une équipe en avril 2022 par manque de plaques correspondant au format des impressions à effectuer.

Cette situation aboutit à dégrader très fortement le REX de la société qui s’établit en cumul à – 2 157 k€ sur la période de février 2021 à février 2022, en recul de 74% par rapport à l’année précédente (- 893k€ sur la période d’octobre 2021 à mars 2022 versus – 42k€ d’octobre 2020 à mars 2021).

Un nouveau plan d’économie et de réorganisation de l’entreprise a été mis en place au cours du 2nd semestre 2021 (diminution des coûts de structure, recrutements uniquement pour remplacer les départs clés, réorganisation des équipes, stratégie de résolution des problèmes, standardisation des méthodes de travail…), les premiers signes sont encourageants. Mais l’entreprise ne peut se permettre de perdre le moindre argent pouvant l’aider à réduire l’impact de ses frais de personnel et met donc en place un nouveau dispositif d’APLD pour 6 mois à compter du 1er mai 2022.

Une information précise et complète sur les éléments commerciaux, financiers et comptables, nécessaires à la compréhension des objectifs de ce dispositif, a été faite dans le cadre du diagnostic partagé avec les organisations syndicales, indépendamment des données qui figurent dans la base de données économiques et sociales.

Devant le caractère durable des impacts de la crise pour la société IMAYE GRAPHIC et la menace sur l’emploi qui en résulte, il apparait nécessaire de réduire le temps de travail pendant la durée prévisionnelle de cette période difficile, dans un objectif de préservation de l’emploi.

L’ensemble du dispositif est fondé sur la solidarité et l’implication de chacun. Il vise à trouver un juste équilibre entre l’amélioration des la situation économique de l’entreprise, au travers de la diminution des coûts salariaux, et le maintien dans l’emploi des salariés tout en conservant le savoir-faire et l’expertise des collaborateurs.

Les parties, conscientes de la nécessité d’ajuster le temps de travail à la baisse d’activité et d’une modération salariale, mais soucieuses de préserver les compétences clés, ont décidé de mettre en place, par le présent accord, le dispositif d’activité partielle de longue durée prévu par la loi du 17 juin 2020.

Le présent accord a pour objet d’organiser la mise en place, le fonctionnement et la durée de ce dispositif ainsi que les engagements qui sont pris en contrepartie en termes de maintien de l’emploi et de formation professionnelle.

  1. Article 1 - Champ d’application de l’APLD

Les activités de l’entreprise concernées sont les suivantes :

  • Achat

  • Commercial

  • Devis

  • Fabrication

  • Logistique

  • Prépresse

  • Production Rotatives

  • Qualité

Au sein de ces activités, les salariés suivants sont concernés par la mise en œuvre du dispositif avec une réduction horaire qui peut être différente :

Cf. liste des salariés en annexe

  1. Article 2 - Réduction de l’horaire de travail

    Pour les salariés visés à l’article 1er, il est convenu de réduire 40 % au maximum leur temps de travail sur la durée d’application du dispositif.

    Aussi, la durée actuelle de travail des salariés, dont le temps de travail est décompté en heures, actuellement fixée à 35 heures hebdomadaire est réduite au maximum en moyenne hebdomadaire à 21 heures pendant une période de 6 mois correspondant à la période d’application de l’accord.

    La durée du travail des salariés titulaires d’un forfait annuel en jours actuellement égale à 218 jours est réduite au maximum à 54 jours pendant une période de 6 mois correspondant à la période d’application de l’accord.

    Les modalités d’application de la réduction du temps de travail feront l’objet d’un suivi mensuel pour chaque service concerné. Cette réduction s’apprécie pour chaque salarié concerné sur la durée d’application du dispositif.

    L’application de ce dispositif peut conduire à une suspension temporaire de l’activité.

    Article 3 – Indemnisation des salariés placés en APLD

Le salarié reçoit de la société une indemnité d’activité partielle, en lieu et place de son salaire pour la durée durant laquelle il est placé en activité partielle. Cette indemnité horaire correspond à 70 % de sa rémunération horaire brute servant d’assiette à l’indemnité de congés payés, ramenée à un montant horaire sur la base de la durée légale de travail applicable dans l’entreprise.

La rémunération maximale prise en compte pour le calcul de l’indemnité horaire est égale à 4.5 fois le taux horaire du SMIC.

Cette règle d’indemnisation ne fait pas obstacle à l’application d’éventuelles dispositions conventionnelles plus favorables pour les salariés.

Article 4 - Engagements pour le maintien de l’emploi et la formation professionnelle

En contrepartie de la réduction des horaires de travail, les engagements de la société, vis-à-vis de l’administration, sont les suivants :

  • La société s’engage à ne procéder à aucun licenciement pour motif économique pendant le bénéfice de l’APLD pour tous les salariés concernés par ce dispositif.

  • En matière de formation professionnelle : la société s’engage à réaliser le plan de formation 2022 en cours de finalisation, 65 heures de formation.

Ces engagements sont applicables pendant les 6 mois de la durée du présent accord.

La société transmettra à l’autorité administrative un bilan portant sur le respect des engagements au moins tous les 6 mois.

  1. Article 5 - Procédure de demande de validation du présent accord

La demande de validation du présent accord sera transmise à l’administration par voie dématérialisée.

Cette demande sera accompagnée de l’avis rendu par le CSE.

Article 6 - Information des salariés

Les salariés seront informés de la conclusion du présent accord et de sa validation par l’administration par affichage sur le lieu de travail.

Les salariés concernés par le présent accord seront informés du contenu et des conséquences du dispositif à leur égard à travers une note d’information.

Ils pourront s’adresser au service des ressources humaines pour obtenir toute information complémentaire.

Article 7 - Information des organisations syndicales et du CSE

Une information des organisations syndicales signataires et du CSE sur la mise en œuvre du présent accord aura lieu tous les 2 mois en CSE avec mention du détail par service des heures d’activité partielle effectuées.

La société transmettra à l’autorité administrative un bilan portant sur l’information des organisations syndicales et du CSE au moins tous les 6 mois.

Article 8 - Entrée en vigueur du dispositif APLD et durée de l’accord

Le présent accord est conclu pour une durée de 6 mois, s’achevant à la date du 31 octobre 2022.

La demande d’APLD sera effectuée sur la base d’une durée prévisible de 6 mois à compter du 1er mai 2022 allant jusqu’au 31 octobre 2022.

L’entrée en vigueur de l’accord est conditionnée à sa validation par l’autorité administrative. A défaut, il sera nul et non avenu.

Article 9 - Révision de l’accord

En cas d’évolution législative ou conventionnelle susceptible de remettre en cause tout ou partie des dispositions du présent accord, les parties signataires conviennent de se réunir dans un délai de 15 jours après la prise d’effet de ces textes afin d’adapter au besoin lesdites dispositions.

Par ailleurs, une révision de l’accord pourra s’effectuer dans les conditions prévues aux articles L 2261-7-1 et L 2261-8 du code du travail.

Toute demande de révision à l’initiative des organisations syndicales sera notifiée par lettre recommandée avec AR à chacune des autres parties et devra comporter l’indication des dispositions dont la révision est demandée. Au plus tard dans un délai de 15 jours, la direction organisera une réunion avec l’ensemble des organisations syndicales représentatives en vue de négocier un éventuel avenant de révision, qui sera soumis aux mêmes conditions de validation par l’autorité administrative que le présent accord.

Article 10 - Dépôt et publicité de l’accord

Conformément aux articles D. 2231-2 et D.2231-4 du code du travail, le présent accord sera déposé par la société sur la plateforme de télé-procédure du ministère du travail. Un exemplaire sera remis au secrétariat-greffe du conseil de prud’hommes compétent.

Conformément à l’article L 2231-5-1 du code du travail, le présent accord sera, après anonymisation des noms et prénoms des négociateurs et des signataires de l’accord, rendu public et versé dans la base de données nationale des accords collectifs.

Le texte de l’accord sera notifié à l’ensemble des organisations syndicales représentatives.

Enfin, en application des articles R.2262-1, R. 2262-2 et R. 2262-3 du code du travail, un exemplaire de cet accord sera transmis au CSE.

Les salariés seront informés de la mise en œuvre et du suivi de l’accord selon les modalités précisées à l’article 7 du présent accord.

Fait à Laval,

Le 3 mai 2022

Pour IMAYE GRAPHIC, Pour l’Organisation Syndicale CGT (*)

(*) Organisation syndicale représentative ayant recueilli, aux élections prises en compte pour la mesure de l'audience prévue à l'article L2232-12 du code du travail, au moins 50 % des suffrages exprimés.

Source : DILA https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/acco-accords-dentreprise/

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