Accord d'entreprise "UN ACCOR POUR LA MISE EN PLACE DE L ACTIVITE PARTIELLE LONGUE DUREE (APLD)" chez SODAPEM (Siège)
Cet accord signé entre la direction de SODAPEM et le syndicat CGT le 2020-09-21 est le résultat de la négociation sur divers points.
Périmètre d'application de la convention signée entre l'entreprise et le syndicat CGT
Numero : T03020002473
Date de signature : 2020-09-21
Nature : Accord
Raison sociale : SODAPEM
Etablissement : 77570514800028 Siège
Autres points : les points clés de la négociation
La négociation s'est portée sur le thème Autres dispositions
Conditions du dispositif autres points pour les salariés : le texte complet de l'accord du 2020-09-21
ACCORD D’ENTREPRISE RELATIF A LA MISE EN PLACE DE L’ACTIVITE PARTIELLE DE LONGUE DUREE (APLD)
ENTRE LES SOUSSIGNES :
La société SODAPEM inscrite sous le numéro SIRET 775 705 148 000 28, dont le siège social est situé 651 Route de Galargues 30250 SOMMIERES, représentée par M. XXXXX, agissant en qualité de Directeur dûment mandaté,
D’une part,
ET
L’organisation syndicale représentative au sein de la société SODAPEM
Le syndicat CGT représenté par M. XXXXX en sa qualité de Délégué Syndical
D’autre part,
IL A ÉTÉ CONVENU ET ARRETE CE QUI SUIT :
PREAMBULE
Pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire liées à la pandémie de la Covid-19, les pouvoirs publics ont instauré un dispositif spécifique d’Activité Partielle de Longue Durée (APLD) qui permet aux entreprises, confrontées à une baisse d’activité durable, de diminuer l’horaire de travail de ses salariés, et de recevoir pour les heures non travaillées une allocation en contrepartie d’engagements, notamment de maintien de l’emploi.
Ce dispositif spécifique d’activité partielle nommé « Activité réduite pour le maintien en emploi » (ARME) ou « Activité partielle de longue durée » (APLD) a été institué par la loi n°2020-734 du 17 juin 2020 ; un décret n°2020-926 du 28 juillet 2020 vient compléter les modalités de mise en œuvre de ce dispositif.
Ces discussions s’inscrivent dans le contexte de crise sanitaire engendrée par la pandémie liée au virus COVID-19, et ses répercussions économiques.
En effet, cette crise a fortement impacté l’activité de la Société, qui a eu recours au dispositif d’activité partielle pour préserver l’emploi durant la période de confinement.
La société SODAPEM emploie, à date, 192 salariés sur ses 2 sites de production (Sommières 152 et Auterive 40) et exerce une activité de fabrication de pièces et d’ensemble mécanique à destination de l’aéronautique.
Dans un contexte de fortes tensions sur le marché aéronautique, la société SODAPEM déjà fragilisée par la crise liée au BOEING 737 Max, doit faire face à une baisse d’activité sans précédent.
Il doit être précisé que la société SODAPEM est un partenaire historique du Groupe SAFRAN.
La société SODAPEM réalise des pièces et ensembles mécaniques pour les moteurs produits par SAFRAN et des pièces d’hélicoptère pour AIRBUS HELICOPTERS.
Néanmoins, le carnet de commande global a subi de nombreuses annulations liées à la crise de la Covid-19 (28 % d’annulation des commandes).
En effet, du fait de l’interdiction de vol du Boeing 737-Max fin 2019 et l’arrêt du transport aérien suite à la crise sanitaire, les livraisons ont été drastiquement réduites entre avril et juillet 2020 et les cadences de livraison à venir sont réduites d’environ 35% jusqu’à fin 2021.
En définitive, la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19 a entrainé des répercussions directes et durables sur le secteur de l’aéronautique.
Force est de constater l’impact de cette crise sur l’activité de la société SODAPEM.
Il apparait ainsi en substance sur l’année 2020, une perte de chiffre d’affaires considérable par rapport à l’année 2019. La baisse de chiffre d’affaires de la société SODAPEM est de 20% en 2020 et d’environ de 30% 2021.
Aucune visibilité n’est possible à date sur l’évolution de la situation sanitaire et les conditions de reprise de l’activité économique dans le cadre de cette crise sans précédent.
Face à cette crise exceptionnelle, grave et inédite, la société SODAPEM entend engager tous les moyens pour affronter la crise économique et ses conséquences sociales, et ce avec le souci de protéger au maximum les emplois.
Aussi, la société SODAPEM entend utiliser le dispositif spécifique d’activité partielle de longue durée, afin d’une part de préserver des emplois, et sauvegarder les compétences et les savoir-faire, et d’autre part d’ajuster sa capacité de production à la baisse en tenant compte de son carnet de commande, et ce en limitant les coûts économiques et sociaux, tout en préservant l’emploi et les compétences pendant cette période de baisse d’activité.
C’est ainsi que l’organisation syndicale représentative dans l’entreprise et la Direction de SODAPEM se sont réunies le 21/09/2020 pour décider de la mise en place de l’activité réduite pour le maintien en emploi au sein de l’entreprise selon les modalités suivantes :
IL A ETE CONVENU CE QUI SUIT :
Article I – Champs d’application :
Le présent accord s’applique à l’ensemble des activités et salariés appartenant à la société SODAPEM, quel que soit leur type de contrat de travail (CDD/CDI) et leur durée de travail (temps complet / temps partiel).
Article II – Les modalités de l’activité réduite pour le maintien en emploi
2-1- Modalités d’organisation du temps de travail :
Pendant toute la durée de l’activité partielle, il est indispensable d’adapter l’organisation de travail au plus juste à la réalité de l’activité économique et des besoins des clients.
Il est dans ce contexte entendu que la durée du travail de certains salariés de la société SODAPEM sera réduite, selon le service d’appartenance.
En toute hypothèse, la réduction maximale de l’horaire de travail applicable à chaque salarié concerné ne peut être supérieure à 40 % de la durée légale, sur la durée totale de l’accord soit 14 heures hebdomadaires sur un horaire de travail de 35 heures hebdomadaires.
Dans l’hypothèse d’une reprise d’activité en cours d’application du présent accord, il est convenu que la durée du travail pourra, après information du CSE, être revue à la hausse.
Concernant les salariés soumis à un décompte horaire de la durée du travail :
La semaine s’entend du lundi 0 heure au dimanche 24 heures.
Dans le cadre du dispositif d’APLD, il est entendu qu’un planning théorique des horaires et des organisations sera réalisé sur 4 semaines.
Compte tenu des aléas importants, il est convenu que ce planning est susceptible d’être modifié par la Direction, en respectant un délai d’au moins 7 jours calendaires.
A titre dérogatoire, justifié par des circonstances exceptionnelles et sous réserve de l’accord des salariés, il est admis que ce délai soit ramené à 2 jours calendaires afin de faire face aux demandes urgentes.
Les salariés seront prévenus par tout moyen.
Concernant les salariés soumis à une convention de forfait jours :
Les salariés en forfait jours disposent d’une certaine autonomie dans l’organisation de leur activité et leur durée de travail ne se comptabilise pas en heures.
La réduction de leur durée de travail sera donc calculée selon les modalités applicables dans le cadre du dispositif d’activité partielle.
Ainsi, il est rappelé que la réduction horaire se calcule sur la base du nombre de jours fixé dans la convention de forfait.
Ces salariés devront se conformer au planning de présence prévu par la direction.
En application de ce qui précède, il est envisagé une organisation comme suit :
Service/Unité de travail | Nombre de salariés concernés par la mesure d’activité partielle de longue durée | Organisation du travail |
ADM-ADV-DIR-MAINT. | 16 (dont 6 personnes au forfait jours) |
Travail en journée Réduction maximale de l’activité à hauteur de 40 % |
BU1 FR et TO | 33 (dont 1 personnes au forfait jours) |
2*8 ou 3*8 Réduction maximale de l’activité à hauteur de 40 % |
BU2 - FR et MONTAGE | 30 (dont 1 personnes au forfait jours) |
Travail en journée ou 2*8 Réduction maximale de l’activité à hauteur de 40 % |
BU3 - FR et MONTAGE | 23 (dont 2 personnes au forfait jours) |
Travail en journée Réduction maximale de l’activité à hauteur de 40 % |
CONTRÔLE | 24 (dont 2 personnes au forfait jours) |
Travail en journée ou 2*8 Réduction maximale de l’activité à hauteur de 40 % |
METHODES | 32 (dont 5 personnes au forfait jours) |
Travail en journée Réduction maximale de l’activité à hauteur de 40 % |
QUALITE -SECU PROC | 7 (dont 3 personnes au forfait jours) |
Travail en journée Réduction maximale de l’activité à hauteur de 40 % |
SC-MAGASIN-ACHAT | 27 (dont 2 personnes au forfait jours) |
Travail en journée Réduction maximale de l’activité à hauteur de 40 % |
TOTAL | 192 personnes |
2-2 Durée d’application et date de début du dispositif d’activité réduite pour le maintien en emploi
Compte tenu de la situation en France de la filière aéronautique qui ne laisse pas présager de reprise d’activité normale d’ici plusieurs années, les parties signataires conviennent de fixer la durée d’application de l’activité réduite à 24 mois. Cette durée peut être consécutive ou non sur une période de référence de 36 mois consécutifs.
Dans l’hypothèse où l’activité de l’entreprise reprendrait au cours de la période d’activité partielle de longue durée, l’employeur est en droit, dans le cadre de son pouvoir de direction, de demander aux salariés de reprendre leur poste. Un délai de prévenance de 48 heures sera respecté.
La société SODAPEM envisage de recourir à l’activité réduite pour le maintien en emploi à partir du 1er décembre 2020 et ce pour une durée de 24 mois, consécutif ou non sur une période de trois ans.
En application de ces dispositions, le dispositif d’activité réduite pour le maintien de l’emploi sera sollicité par la société pour une durée de 6 mois, renouvelable.
2-3 Modalités d’indemnisation des salariés placés en activité réduite
L’employeur verse au salarié une indemnité d’activité partielle égale à 70% de sa rémunération horaire brute.
La base de calcul à retenir pour déterminer la rémunération à prendre en compte est la même que celle appliquée pour le calcul de l’indemnité de congés payés selon la règle du maintien de salaire.
Il est rappelé que l’accord national d’organisation du travail dans la métallurgie du 28 juillet 1998 qui prévoit que les salariés en forfait jours ne doivent pas avoir de perte de rémunération en cas d’activité partielle n’est pas applicable en cas de mise en œuvre du dispositif spécifique d’activité partielle.
Il est rappelé que la rémunération maximale prise en compte pour le calcul de l’indemnité horaire est égale à 4,5 fois le taux horaire du SMIC.
Article III – Les engagements en matière d’emploi et de formation professionnelle
En contrepartie du déploiement de l’activité partielle de longue durée, la direction prend les engagements suivants en matière de maintien de l’emploi et de formation.
3-1 Les engagements en matière d’emploi
La Direction de SODAPEM s’engage à maintenir dans leur emploi 145 personnes (sur les 2 sites) qui bénéficieront du dispositif d’activité réduite pour le maintien en emploi pendant toute la durée du présent accord.
Il est ainsi rappelé que la société a pour objectif de préserver les compétences de chacun des collaborateurs de la société afin de faire redémarrer l’activité dans les meilleures conditions possibles.
Aussi, le recours au dispositif d’APLD doit permettre à la société de conserver ses compétences et les savoirs faire de ses collaborateurs.
3-2 Les engagements en matière de formation
Les parties signataires rappellent que la formation professionnelle est un outil essentiel pour permettre aux salariés de maintenir et de développer leurs compétences et leurs qualifications.
Les périodes chômées au titre de l’activité réduite constituent une réelle opportunité pour mettre en œuvre des actions de formation, de bilan de compétences ou de validation des acquis de l’expérience (VAE) permettant ainsi de favoriser l’employabilité des salariés et de renforcer les compétences en entreprise.
La Direction s’engage à favoriser le développement et l’adaptation des compétences de ses salariés par le biais de formations internes ou externes adaptées.
La Direction s’engage à recevoir en entretien individuel l’ensemble des salariés placés en activité partielle de longue durée, afin que soient examinées les actions de formation à réaliser en tenant compte des besoins de l’entreprise en termes de compétences et des souhaits des salariés.
Les salariés pourront bénéficier des actions de formation relevant du Plan de Développement des compétences. Seront privilégier les actions de formation en interne.
La Direction s’engage à accompagner les salariés dans le cadre de la mobilisation de leur compte personnel de formation (CPF) pour tout type d’action éligible quelles que soient les modalités de mise en œuvre (pendant l’activité réduite, en présentiel, à distance, en situation de travail).
Article IV – Les modalités de suivi
La Direction de la société SODAPEM informe, au moins tous les trois mois, le CSE sur la mise en œuvre du dispositif d’activité partielle de longue durée.
Les informations transmises portent sur :
Les activités et les salariés concernés par le dispositif d’activité partielle de longue durée ;
Le nombre d’heures chômées
Le suivi des engagements en matière d’emploi et de formation professionnelle.
De la même manière, l’organisation syndicale signataire sera réunie une fois tous les 3 mois et sera informée, à cette occasion, du suivi et de la mise en œuvre du dispositif d’activité partielle longue durée.
Conformément aux dispositions légales, la société SODAPEM adressera également, à l'administration, un bilan de la mise en œuvre de l'accord portant sur le respect des engagements prévus à l'article 3 et aux modalités de suivi fixées par le présent article.
Les éléments transmis à l’autorité administrative sont les suivants :
Le bilan ;
Un diagnostic actualisé de la situation économique et des perspectives d’activité de l’entreprise ;
Le procès-verbal de la dernière réunion du CSE au cours de laquelle les membres du CSE ont été informés sur la mise en œuvre de l’activité partielle longue durée.
Article V – Procédure de validation
Après signature du présent accord, l’entreprise sollicitera la validation de l'accord dans les conditions fixées par l'article R 5122- 26 du Code du travail. La demande de validation sera accompagnée du présent accord.
La décision du préfet qui vaudra, en cas de validation de l'accord, autorisation d'activité partielle spécifique pour 6 mois, sera notifiée sous 15 jours à compter de la réception de l'accord collectif par voie dématérialisée à l'entreprise et par tout moyen à l’organisation syndicale représentative signataire.
Le silence du préfet pendant ce délai de 15 jours vaudra acceptation de validation du présent accord collectif. Dans ce cas, l'entreprise transmettra une copie de la demande de validation accompagnée de son accusé de réception à l’organisation syndicale représentative signataire.
La décision de validation vaut autorisation d’activité partielle spécifique pour une durée de 6 mois. L’autorisation est renouvelée par période de 6 mois au vue du bilan transmis par l’employeur.
Les décisions de validation sont portées à la connaissance des salariés par voie d’affichage sur le lieu de travail ou par tout autre moyen permettant de conférer une date certaine à cette information.
Article VI – Durée de l’accord
Le bénéfice du dispositif peut être accordé pour une durée de 6 mois renouvelable, dans la limite de 24 mois, consécutifs ou non, sur une période de référence de 36 mois consécutifs.
Le présent accord est conclu sous réserve de la validation de l’autorité administrative pour une durée déterminée de 3 ans soit du 1er décembre 2020 au 30 novembre 2023.
Article VII- Révision
Le présent accord pourra être révisé, en tout ou partie, dans les conditions prévues aux articles L 2222-5, L 2261-7 et L 2261-7-1 et suivants du Code du travail.
Toute demande devra être portée à la connaissance des autres parties par tout moyen lui conférant date certaine.
Les discussions relatives à cette révision devront être engagées dans les quinze jours suivant la date de notification aux parties.
La date de notification faisant courir le délai de quinze jours est, en cas de notification par lettre recommandée avec accusé de réception, la dernière des dates de première présentation faite aux parties de la lettre susvisée.
Cette demande de révision devra préciser les points dont la révision est demandée et les propositions formulées en remplacement.
Les dispositions du présent accord resteront en vigueur dans l’attente de la conclusion d’un avenant éventuel de révision.
Article VIII – Publicité et dépôt :
Conformément à l’article L 2231-5 du Code du travail, le présent accord est notifié à chacune des organisations syndicales représentatives.
Conformément aux articles D 2231-2, D 2231-4 et L 2231-5-1 du Code du travail, le présent accord est déposé sur la plateforme de téléprocédure du ministère du travail et du greffe du Conseil de Prud’hommes de NIMES.
Enfin, en application des articles R 2262-2 et R 2262-3 du Code du travail, le présent accord sera transmis aux représentants du personnel et mention de cet accord sera faite sur les panneaux réservés à la direction pour sa communication avec le personnel.
Fait à SOMMIERES, le 21/09/2020
En 4 exemplaires originaux,
Pour la société SODAPEM Pour l’organisation syndicale représentative :
M. XXXXX Délégué syndical CGT- M. XXXXX
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